ALLEMAGNE

L'ACCIDENT DE TOKAIMURA AIGUISE LE DÉBAT SUR LE NUCLÉAIRE(ANALYSE) par Jérôme DAQUIN

BERLIN, 2 oct (AFP) - L'accident survenu jeudi dans le complexe nucléaire de Tokaimura (Japon) a donné un tour plus aigu au débat sur l'atome civil en Allemagne, engagée dans l'abandon à terme de l'énergie nucléaire et encore traumatisée par les retombées de Tchernobyl en 1986. Vendredi, le ministre de l'Environnement, Juergen Trittin (Les Verts), n'a pas exclu que l'accident puisse avoir des répercussions en Allemagne et estimé qu'il était pour le moment impossible de savoir "dans quelle mesure il y a eu contamination". Dans le même temps, son ministère soulignait que, selon la météo allemande, les masses d'air contaminées par la radioactivité devraient mettre au moins dix jours pour atteindre l'Europe. La veille, son collègue des Affaires étrangères, Joschka Fischer, lui aussi écologiste, s'était déclaré "très inquiet", soulignant que le nucléaire était "une technologie à hauts risques". Les Verts, qui ont encaissé déconvenue sur déconvenue lors de récents scrutins régionaux et locaux, ont fait depuis toujours de l'abandon du nucléaire le thème central de leur combat politique. C'est au nom de cette "impérieuse nécessité" qu'ils avaient signé, après la victoire de Gerhard Schroeder aux élections législatives de 1998, un contrat de coalition avec les sociaux-démocrates. Toutefois, l'impossibilité technique d'un abandon "immédiat" du nucléaire et son renvoi à un terme de 20 ans minimum semblait avoir isolé les Verts dans ce combat. Cependant, le 28 septembre, le gouvernement n'avait pas exclu d'imposer la sortie du nucléaire civil par le biais législatif, face à la résistance des industriels du secteur énergétique, une menace brandie par le ministre de l'Economie en personne, Werner Mueller, homme de confiance du chancelier. Sociaux-démocrates et Verts, arrivés au pouvoir fin octobre 1998, s'étaient donné un an pour négocier avec l'industrie un compromis sur l'abandon de l'énergie nucléaire, faute de quoi ils l'imposeraient... Le ministre écologiste de l'Environnement s'est toutefois bien gardé de tout alarmisme excessif. Annonçant un examen approfondi des installations de transformation de l'uranium en Allemagne ainsi que du plan-catastrophe existant, il a souligné que la seule installation nucléaire allemande comparable à celle de Tokaimura, celle de Lingen (Basse-Saxe, nord), ne produisait que de l'uranium faiblement enrichi, au contraire de l'installation japonaise. L'argument a été repris par plusieurs des groupes industriels exploitant les 19 centrales nucléaires allemandes, qui ont eux aussi mis en avant "l'impossibilité" d'un accident de type Tokaimura. Reste à savoir si l'opinion réagira comme après l'accident de Tchnernobyl en 1986: un véritable vent de panique avait alors soufflé sur l'Allemagne, grossissant les rangs des anti-nucléaires. Toutefois, depuis, d'après un sondage réalisé avant l'accident de Tokaimura par l'institut Allensbach, le nombre des opposants au nucléaire diminue: en 1992, 18,6% des Allemands de plus de 14 ans étaient opposés à l'énergie nucléaire. En 1999, ils ne sont plus que 11,8%. Simultanément à la publication de cette enquête, réalisée pour le compte des industriels du nucléaire, quelque 570 universitaires et chercheurs, issus d'une cinquantaine d'universités, avaient déposé à la chancellerie un mémorandum et demandé à l'Allemagne de "reconsidérer sérieusement" sa volonté de renoncer au nucléaire, estimant notamment qu'un tel abandon coûterait de 86 à 393 milliards d'euros (90 à 412 milliards de dollars) d'ici 2005 aux contribuables allemands.

 

L'OPINION DE M. CHEVÈNEMENT SUR LE NUCLÉAIRE.

Jean-Pierre Chevènement: "il faut faire l'EPR", le réacteur du futur".

Dimanche 29 Août 1999 - 13h06 PERPIGNAN, 29 août (AFP) -

Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement des citoyens, a estimé dimanche qu'"il faut faire l'EPR", le réacteur nucléaire du futur, dans son discours de clôture de l'université d'été du MDC à Perpignan.

"Il faut faire l'EPR, mais faisons-le plutôt avec la Chine, l'Inde, le Japon, les Etats-Unis même, mais pas avec (l'Allemand) Siemens", a déclaré M. Chevènement. Le ministre de l'Intérieur a jugé "conforme à l'intérêt national" de remplacer le moment venu les centrales qui seront venues à obsolescence.

 

COMMENTAIRES DE L'ALLIANCE ANTINUCLEAIRE

Il a fait valoir que l'énergie nucléaire est à la fois économique et écologique, puisqu'elle permet de "maîtriser l'effet de serre".

 

 

Choisir le nucléaire pour lutter contre l'effet de serre n'est pas nécessaire: il semblerait que l'effet de serre pourrait être facilement contrôlé sans nucléaire tout simplement en replantant massivement (à l'échelle nationale et donc internationale) des arbres lesquels le plus simplement du monde permettraient que les problèmes que l'on craint à travers l'effet de serre soient supprimés (au niveau de la sècheresse, notamment). Que risquerait-il alors de se produire: des arbres qui se "nourrissent" des émanations autrement néfastes, et qui donnent une forêt (ou des parcs, ou des vergers) où il fait bon vivre. Quoi de plus simple? Quoi de meilleur marché? Combien de chômeurs cela pourrait-il employer (sainement)? Combien de citoyens (jeunes et moins jeunes) cela pourrait-il motiver et impliquer? Mais peut-être est-ce trop simple et que ça fait trop boy-scout?

Si les États-Unis, notamment, employait cette "technique" de plantation à outrance, ils n'auraient pas les problèmes qu'ils subissent actuellement, ça c'est clair...... Cet État est en train tranquillement de se faire un beau désert avec des techniques de production et de gestion complètement désuètes mais le bon sens n'a pas l'air de les effleurer: il leur faut du techno-futurisme industriel; et les autres petits pays (comme la France) qui veulent les concurrencer ou les imiter entament le même hymne..... DÉSOLANT.

"Les forêts disparaissent et les déserts avancent...."

Le choix du nucléaire, "c'est aussi une question de bon sens", a ajouté M. Chevènement. "L'uranium existe dans la nature. On l'extrait, donc on peut l'enfouir", a-t-il dit à propos des déchets nucléaires. Quant à la radioactivité, "elle existe à l'état naturel".

 

 

 

Bien sûr que la radioactivité existe à l'état naturel, M. Chevènement, mais elle ne serait pas faite, semble-t-il, pour la façon dont notre corps a été structuré biologiquement et c'est pour cela qu'à l'état naturel, "non perturbé", l'essentiel de la radioactivité (provenant des roches) est recouverte d'une bonne couche d'humus et d'un interface végétal qui tamisent ou maintiennent cette radioactivité naturelle nous en protégeant... naturellement.

L'arsenic aussi existe aussi à l'état naturel et manger du chou c'est aussi manger de l'arsenic, mais doit-on pour autant mettre une cuillérée d'arsenic dans la soupe de sa belle-mère sous prétexte que c'est naturel?

Le feu aussi existe à l'état naturel..... doit on pour autant laisser les enfants jouer avec les allumettes?

Quant à l'enfouissement et le raisonnement "l'uranium existe dans la nature. On l'extrait, donc on peut l'enfouir". S'agit-il du même uranium qui est extrait et qui est enfoui? Éclairez-nous M. Chevènement.

En tout cas, comment se passer de tout ce trimbalage de matières dangereuses.

 

"Le seul vrai problème du nucléaire, c'est le maintien des compétences techniques nécessaires", a estimé M. Chevènement. "On ne peut spéculer sur la régression de l'humanité pour nourrir des peurs millénaristes", a-t-il ajouté, faisant allusion aux Verts qui ont menacé de quitter le gouvernement s'il s'engageait dans un développement du nucléaire.

 

 

 

Penser que M. Chevènement recommande de s'associer avec la Chine et l'Inde pour développer un programme nucléaire, il y a de quoi raisonnablement s'inquiéter. Tant qu'on y est pourquoi ne pas s'entendre avec le Pakistan ou l'Irak, deux autres modèles de stabilité, de fraternité et d'écologie....

Les peurs millénaristes, il semble que c'est de votre côté qu'elles se trouvent (on le voit avec le fantôme de l'effet de serre que vous brandissez pour cautionner le nucléaire) et d'autres épouvantails que vous dressez en permanence comme la récession économique et le chômage.

Au Québec, le gouvernement péquiste a décidé un beau jour d'entreprendre un programme économique "déficit-zéro". Ils se sont battus dès lors contre vents et marées, rejettés, injuriés (au dire de ses détracteurs, Bouchard serait un Hitler de la pire espèce!), ils sont pourtant, malgré les grosses peupeurs, en train de réussir leur pari.

À quand un gouvernement courageux qui décidera d'une politique "nucléaire-zéro"? Est-ce trop futuriste? Pas assez "politiquement rentable"?

 

 

Le républicain lorrain 12/08/99

DÉCHETS RADIOACTIFS: LE LABORATOIRE DE BURE EN FRANCE SOULÈVE DES OPPOSITIONS.

Dans le cadre du décret d'autorisation d'ouverture du laboratoire de recherche sur l'enfouissement des déchets radioactifs dans la Meuse, les "Verts" et l'"Association des élus meusiens et de la coordination nationale des élus opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs" prennent position contre cette implantation à Bure.

LA POSITION DES VERTS.

Brigitte RENN, dans un communiqué, "regrette vivement la signature du décret d'autorisation d'ouverture du laboratoire de recherche sur l'enfouissement des déchets radioactifs dans la Meuse, prélude à un stockage en profondeur, dont l'avenir nous prouvera qu'elle est précipitée et non réfléchie et qu'elle correspond à un véritable gaspillage. Je le regrette pour le département meusien dont les responsables constateront que l'argent qui leur a été offert en échange de leur acceptation représente bien peu de choses par rapport à un futur stockage de déchets nucléaires avec toutes ses conséquences. Je le regrette pour tous ceux et celles qui, comme moi, se sont battus pendant des années en faisant progresser la réflexion sur les dangers du nucléaire et la nécessité d'en sortir en investissant dans les énergies alternatives renouvelables. Nous n'avons pas pu infléchir la position politique en raison de la force encore trop grande du lobby nucléaire, néanmoins nous savons que nous progressons avec nos propositions auprès de l'opinion publique et avec les Verts je continuerai à travailler de sorte que l'on abandonne cette fausse bonne idée de stockage en profondeur pour cacher des déchets nucléaires dont on ne sait que faire.

" Elus meusiens et coordination nationale L'association des élus meusiens et de la coordination nationale des élus opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs déclare dans un communiqué: "Le décret autorisant l'implantation du laboratoire de Bure est donc signé. Il s'agit là d'un non événement attendu et annoncé. Notre action, comme celle de tous les opposants, est pour beaucoup dans le retard pris pour cette signature qui aurait dû intervenir il y a deux ans si nous n'avions pas posé les bonnes questions et mis le doigt sur les incohérences du dossier. Les pouvoirs publics ont dû reconnaître dans un premier temps que le laboratoire avait de fortes chances de se transformer en centre de stockage, puis, que la réversibilité du stockage était très difficile, voire improbable à long terme. Malgré ces aveux, et sous la pression des industriels du nucléaire, ce premier pas vers l'enfouissement définitif a été fait par le gouvernement. Le décret est clair: les études qui seront menées dans le laboratoire ne serviront qu'à préparer le futur stockage. Il ne s'agit donc pas de simple recherche comme on a voulu nous le faire croire. L'action des quelque 1 500 élus qui ont rejoint la coordination nationale s'inscrit plus que jamais dans le long terme. Il nous faut convaincre le plus grand nombre de l'absurdité de la vie empruntée et surtout, de son caractère immoral et totalement prématuré. Nos arguments commencent à porter, témoin cette récente motion du Conseil régional de Lorraine, qui après nous avoir reçus, réclame au gouvernement des gardes fous légaux pour que l'enfouissement définitif ne soit possible qu'en cas d'échec de toutes les autres solutions. Il va de soi que ces gardes fous essentiels n'existent pas aujourd'hui. Bien entendu, nous aurions préféré que le Conseil régional demande que l'enfouissement ne soit pas possible du tout. Néanmoins, cette motion, adoptée à une confortable majorité, est une première et constitue à notre avis le seul véritable événement de ces derniers temps dans le dossier du laboratoire."

MARSEILLE, 20 août 1999(AFP)

La "sortie du nucléaire en 2010, proposée par les Verts, est une utopie" car la France "dépend à plus de 78% du nucléaire pour ses besoins énergétiques", a jugé vendredi dans un communiqué le délégué à l'environnement de Génération écologie (GE), Michel Villeneuve.

BEUH!!! Pas très rassurant Villeneuve !!